Choisir sa selle de randonnée

En randonnée, la qualité de la selle n'est pas qu'une question de confort : la santé du cheval est en jeu. Pour bien la choisir, il faut prendre conseil auprès de randonneurs expérimentés et réfléchir tranquilement sans oublier de l'essayer avant de l'acheter...

I- Une selle adaptée au cheval...

Les fabricants proposent aujourd'hui une large gamme de selles de randonnée. Et il est vrai qu'une bonne selle mixte de club ne fait guère l'affaire lorsque l'on passe plusieurs heures à chevaucher la nature. Cette dernière présente de nombreux inconvénients : pour le cheval : sa trop faible surface portante et son manque de dégagement au garrot ; pour le cavalier : son manque de confort.

La première qualité d'une selle de randonnée est de bien répartir le poids du cavalier (et des sacoches) sur le dos de son cheval (c'est la surface portante). Plus celle-ci est importante, que ce soit en longueur ou en hauteur, mieux le poids est réparti, ce qui réduit les risques de blessures et d'inconfort pour le cheval.

II- Caractéristiques de la selle de randonnée

L'arçon : Une même selle ne convient pas au dos de tous les chevaux. Pour bien choisir, il faut tenir compte de la longueur et de la largeur du dos, de la taille du garrot et de l'angle des épaules. L'arçon n'a qu'une faible capacité d'adaptation, ce qui explique qu'il faille essayer la selle avant de l'acheter. Vérifiez que l'ouverture au niveau des épaules est suffisante et que le pommeau dégage suffisamment le garrot pour vous permettre de passer une bonne main entre le garrot et la selle une fois que vous êtes à cheval.

Le poids de la selle : Si la légèreté est une qualité appréciable (surtout au moment de seller !), on juge une selle plutôt que sur son poids, à la façon dont elle répartit la charge et à la manière dont elle se pose sur le dos du cheval. Mieux vaut une bonne selle de 15 kg qu'une mauvaise de 5 kg.

La sangle : le modèle en cordelettes de coton est le mieux adapté : il permet à la peau du cheval de respirer. Il faut néanmoins penser à la nettoyer souvent pour garder la souplesse du coton et ainsi éviter les blessures au passage de sangle.

III- Le confort du cavalier

Une fois que le confort du cheval semble assuré, pensez au vôtre ! Vous devez pouvoir bouger dans votre selle. Un siège trop creux vous bloque dans une certaine position (attention aux crampes !). D'un autre côté, un siège trop plat n'est pas très reposant non plus car vous devez faire des efforts pour rester calé. La selle idéale est creuse et possède un siège de bonne taille.

IV- Faire son choix

Anglaise ou américaine ? Beaucoup de fabricants proposent une selle de randonnée assez semblable à la selle mixte anglaise. Ils l'ont un peu repensée pour la randonnée, en révisant notamment sa surface portante. Cette selle, en général munie de taquets, s'adapte bien à l'équitation tout terrain : vous pouvez sauter et galoper avec. La selle américaine a quant à elle été conçue pour les cow boys qui restaient des journées entières à cheval. Elle offre un siège long et plat, confortable, le cavalier étant bien calé entre la corne et le haut troussequin. Mais elle est très lourde et très chère !!! Et tout le monde ne s'y sent pas à l'aise. L'ayant essayée au Québec, je l'ai trouvé trop épaisse, pas assez proche du cheval et on se sent trop dans un fauteuil selon moi.

 

Cuir ou synthétique ? Le cuir anglais ou français pleine fleur est plus cher mais plus résistant, confortable et beau. Le cuir médiocre, tanné à bas prix cassera facilement. Le veau, quant à lui, ne peut pas être retouché. Le buffle, plus résistant, peut être retendu. Le choix des matières évolue aujourd'hui vers plus de confort au détriment de la longévité. Les selles synthétiques sont deux fois moins lourdes que les modèles en cuir, meilleur marché et nécessitent peu d'entretien. Par temps chaud et humide, cette matière résiste mieux à la moisissure, mais tient toutefois un peu chaud l'été. Et les frottements font chauffer les genoux et attention aux ampoules...

V- Le choix du tapis

Un bon tapis de randonnée est ample et épais. Il doit protéger les flancs du cheval de la friction des sacoches et du boudin. Les tapis de selle classiques en coton ne suffisent pas pour protéger correctement le dos du cheval des pressions et frictions. Leur minceur favorise de surcroît la formation de plis qui, à long terme, provoquent des blessures ou des gonfles. Le vrai tapis de travail type western est plus rigide et plus moelleux. Il évite ainsi la formation de plis et les irritations du cheval.

La partie en contact avec le cheval doit être douce et lisse, dans un tissu non chauffant : coton ou laine. Toute la difficulté consiste à trouver un tapis épais qui sèche assez rapidement afin de ne pas remettre le matin sur le dos du cheval un tapis humide, froid et raide.

Bonne recherche et surtout, bonnes randonnées...