"Pas de pied, pas de cheval". Tout cavalier propriétaire connait ce dicton. L'entretien des pieds est le deuxième poste du budget du cavalier propriétaire, la nourriture étant le premier. Mais deuxième ne veut pas dire secondaire...

 

 

I- Pourquoi faut-il parer et ferrer ?

II- Les fers les plus courants et les outils du maréchal-ferrant

III- Les pieds à problèmes

IV- Séance photos lors de la visite du maréchal

 

 

I- Pourquoi faut-il parer et ferrer ?

L'extérieur du sabot est fait d'une boîte cornée, d'une paroi, d'une sole et d'une fourchette. Comparable à l'ongle, le sabot pousse en permanence. A l'état sauvage, le cheval se déplace beaucoup et la corne s'use naturellement et régulièrement. Quand le cheval a mal aux pieds parce qu'il manque un peu de corne, il choisit les terrains souples, à l'inverse, il n'hésite pas à marcher sur le dur. Ainsi la corne se maintient à une épaisseur correcte. D'instinct, le cheval prend soin de ses pieds !

Le cheval aux pieds fragiles mourra avant les autres. Boiteux, il ne pourra plus suivre le troupeau. Il aura ainsi peu de chances de se reproduire et de transmettre ses pieds de mauvaise qualité. La sélection naturelle favorise les plus adaptés et des pieds solides sont indispensables à la survie dans la nature.

Pour nos chevaux qui vivent sur des terrains souples (pré, boxes, carrière) aucune chance d'entretien naturel ! Produite en permanence, la corne s'évase, éclate, forme des seimes, casse. Si vous avez le malheur de sortir en extérieur avec un cheval dans cet état, les pieds, peu habitués aux terrains durs, souffrent énormément et le cheval se déplace de mauvais gré. Parer (tailler et limer la corne régulièrement : tous les 2 à 3 mois) est donc indispensable dès l'instant où le cheval ne vit plus en complète liberté.

Parer suffit à entretenir certains pieds. La plupart des chevaux qui ne travaillent pas, comme les poulinières, les jeunes et ceux qui ont une corne solide et qui travaillent peu, ne nécessitent pas de ferrage.

En revanche, si le cheval travaille régulièrement, la ferrure est indispensable. Les fers lui servent de chaussures. Ils protègent les pieds des aspérités du sol, que le cheval ressent plus fortement du fait du poids du cavalier, et évitent que la corne éclate et s'abîme. Les fers doivent être changés toutes les 6 semaines environ en été et 8 à 10 semaines en hiver.

II- Les fers courants et les outils du maréchal

Le fer ordinaire, le moins cher et le plus commun, utilisé pour les chevaux de randonnée ou de travail, a la même épaisseur partout. C'est sans doute celui que vous connaissez. Mais il est loin de convenir à tous nos compagnons !

 

Les chevaux de vitesse (trotteurs, galopeurs, barrel-racers, etc) ont besoin de bien accrocher pour être performants. Les fers qui leur sont destinés ont plus ou moins de garniture ; ils possèdent souvent un profil biseauté. Ils sont légers, en aluminium, ne possèdent pas de pinçons et s'usent relativement vite.

Il existe des fers antidérapants munis de crampons permanents, mais, sauf cas particulier, il n'est pas souhaitable de les utiliser toute l'année car le pied ne pose plus de façon naturelle et les risques de tendinite sont importants. Quand cela est nécessaire, on peut recourir aux crampons amovibles, qui créent une accroche suffisante. Le maréchal doit prévoir pour cela des mortaises qui permettront la pose de ce type de crampons (à utiliser les jours de verglas ou lors d'une épreuve de cross ou d'obstacle.) Leur forme et leur matière peuvent différer selon les besoins.

Le maréchal dispose d'une importante panoplie d'outils : les râpes, les marteaux, le tricoise, les tenailles, l'enclume (pour ajuster la taille du fer et sa forme).

 

 

III- Les pieds à problèmes

Il existe de nombreux fers spéciaux, sans compter les adaptations particulières que l'on peut faire pour chaque cas non répertorié. C'est dire si la formation d'un maréchal compétent est longue !

Le fer du cheval fourbu :

Pour le cheval fourbu, on utilisera un fer demi-couvert, couvert ou encore de type Schneider, l'objectif étant de soulager pince et sole.

La couverture est bien supérieure à celle d'un fer ordinaire, ne comporte pas d'étampure en pince ni en mamelle et est assez ajusté pour ne pas porter sous la sole douloureuse.

 

 

Dans les cas graves, si le pied s'est comblé, ce fer Schneider permet une importante suppression d'appui en pince et en mamelle.

 

 

Les problèmes naviculaires :

On ne peut guérir un cheval qui souffre d'un problème naviculaire, mais on peut le soulager. Il faut pour cela le relever en talon. Une solution consiste à placer une talonnette de plastique entre le pied et le fer et pour laquelle le maréchal choisit le placement en procédant à des essais (mais on peut aussi utiliser des fers particuliers).

IV- Séance photo

Voici des photos que j'ai prises lorsque le maréchal-ferrant est venu ferrer Graffity et parer Smarties chez mon père. Merci à Ronan Petton, le maréchal.

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Le maréchal commence par parer successivement les 4 pieds, à l'aide d'un couteau et d'une râpe pour les finitions.

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Ci dessus, le maréchal pose le fer qui sort des cendres sur la corne, ce qui explique la fumée. Après l'avoir plongé dans l'eau froide, il cloue le fer et rabat les pointes des clous sur la paroi.

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Postérieurs... puis antérieurs

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Avec la grande collaboration de Graffity qui s'appuie de tout ce qui peut sur lui, le maréchal termine son travail en coupant les rivets et en limant leur extrémité sur la paroi du sabot.

Le ferrage est maintenant terminé et Graffity peut marcher avec des fers tout neuf, un peu bizarrement au début car il n'avait pas été ferré depuis un an.

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Ici c'est Smarties qui se fait juste parer principalement à la râpe. il a si peu de sabot !!! Il était d'abord impressionné par le maréchal qui était au moins 2 fois plus grand que lui et le maréchal devait trouver drôle d'avoir un si petit truc dans les mains !!!