II- Le coup de sang (de chaleur)
Alors que les parasites internes du cheval sont surtout présents dans son tube digestif pendant l'hiver, les parasites externes du cheval se rencontrent surtout l'été. Il s'agit essentiellement d'insectes volants dont certains engendrent de véritables démangeaisons.
Bien que très fréquentes, les mouches sont relativement bien tolérées par le cheval. Celui-ci possède d'ailleurs des moyens de défense naturels pour s'en débarrasser : la crinière, la queue et un muscle particulier, le muscle peaucier qui lui permet de faire vibrer sa peau énergiquement et de chasser les insectes. Cependant, certaines mouches pondent leurs oeufs sur les plaies un ont alors tendance à bourgeonner de manière excessive sans se refermer. Les lésions provoquent d'importantes démangeaisons et, en l'absence de soins, les plaies ne cicatrisent qu'après la saison chaude.
D'une manière générale, il faut traiter rapidement les plaies l'été, soit en les suturant lorsque c'est possible, soit en les désinfectant et en les protégeant avec une pommade insecticide à appliquer quotidiennent jusqu'à la cicatrisation complète.
Les mouches plates
Les mouches plates, rencontrées essentiellement au Sud de la Loire, sont une espèce particulière qui vit entre les cuisses du cheval ou à la marge de l'anus. Leur forme les empêchent d'être écrasées et elles sont particulièrement vulnérables. Elles se déplacent en crabe sur la peu provoquant une démangeaison plus ou moins bien supportée. si les chevaux du pourtour méditerranéen sont habitués aux picotements qu'elles provoquent, il n'en ai pas de même pour les chevaux du nord de la Loire, qui lorsqu'ils vont en contact avec ce parasite, ont des réactions souvent très violentes. L'agitation provoquée par les mouches plates se traduit par des ruades et une excitation difficiles à calmer tant que le parasite n'est pas allé voir plus loin. La mise en place d'un gel insecticide dans les zone concernées s'impose avant le transport d'été.
Les taons
Plus agressifs, les taons provoquent une piqûre douloureuse engendrant une réaction inflammatoire avec une papule (un bouton pouvant atteindre plusieurs centimètres de diamètre). Ils sont heureusement moins nombreux que les mouches qui s'agglutinent autour d'eux sur la peau pour profiter du repas. Lorsqu'ils sont très gros, ils peuvent piquer la peau même dans les régions où elle est épaisse (dos, croupe). Les taons sont particulièrement agressifs l'été. Leur activité est plus importante lors des journées chaudes et la piqûre d'autant plus désagréable que le taon est grand. Peu d'insecticides sont suffisamment efficaces pour les éloigner. Il convient alors de maintenir les chevaux à l'abris la journée et de ne les sortir que la nuit pour qu'ils ne soient pas importunés.
La gale d'été
Si les gales, provoquées par la migration dans la peau d'accariens microscopiques, sont devenues extrêmement rares de nos jours, la gale d'été, qui est en réalité provoquée par une allergie à des piqûres de petits moustiques, est toujours très présente en France. Le parasite responsable de cette affection étant un moustique dont les larves vivent en milieu aquatique, cette affection sera surtout présente dans les pâtures à proximité d'un plan d'eau ou d'une rivière. L'affection est donc plus fréquente chez les chevaux ou poneys vivant dans les vallées que pour ceux qui habitent sur des plateaux venteux. Comme pour les puces chez le chien, le cheval se sensibilise à la salive des moustiques et développe, d'année en année (d'été en été), une véritable réaction allergique dont l'expression clinique est de plus en plus spectaculaire. Le prurit (c'est à dire les démangeaisons) est abondant, il concerne d'abord la crinière et la base de la queue, mais s'étend souvent à l'encolure, à la croupe et au dos. il engendre des lésions cutanées par frottement, une tuméfaction, une surinfection éventuelle et une chute des poils et des crins. C'est souvent à ce stade là que les propriétaires de chevaux et de poneys appellent le vétérinaire : c'est malheureusement un peu tard. en effet, pour être pleinement efficace, le traitement de la gale d'été doit être entrepris très tôt dans la saison. il consiste en l'application d'insecticides rémanents, avant l'arrivée des moustiques, et en l'application locale de lotions antiprurigineuses dès les premiers symptômes. en général, les insectes qui provoquent cette affection sont plus actifs au crépuscule ou tôt le matin. Il faut donc compléter le traitement en ne plaçant le cheval au pré qu'en dehors de ces périodes.
Comment lutter contre les insectes ?
La lutte contre les insectes doit être menée à la fois sur le cheval lui-même et sur son environnement consiste à débroussailler les pâtures, à assécher les mares et à drainer les prés humides. Dans les abris, on peut placer des insecticides sur différents supports ; on peut utiliser des peintures insecticides sur les murs des boxes, des lampes qui attirent et tuent les insectes. sur l'animal, on pourra utiliser des moustiquaires sur les yeux , les oreilles, laisser la crinière et la queue longues, laisser les chevaux deux par deux afin qu'en se mettant t^te bêche, ils puissent réciproquement éloigner les insectes de leur partenaire avec la queue. de nombreux produit insecticides ou insectifuges sont commercialisés. Leur limite d'efficacité dépend de leur rémanence, c'est à dire de leur durée d'action. Le problème chez le cheval, vient de la sudation, particulièrement importante chez cette espèce.
Le coup de chaleur est une élévation anormale de la température du cheval : une fièvre provoquée par une chaleur extérieure très élevée et/ou des efforts intenses. Le nom savant de cette affection est "hyperthermie".
La chaleur : l'ennemie du cheval
Plus on est grand et gros, plus on conserve la chaleur. Ceci s'explique simplement par le rapport entre la surface cutanée et la masse de l'animal.
Chez le cheval, les muscles sont épais et enfouis profondément dans son corps, ils dégagent beaucoup de chaleur. Cette imposante musculature n'est enrobée que d'une relativement modeste surface de peau. Le cheval perd donc très peu de chaleur. c'est pratique l'hiver, lorsqu'il fait très froid. L'été en revanche lorsqu'il fait très chaud et que l'air est humide, le cheval a du mal a évacuer l'excès de chaleur produit par ses muscles.
Il arrive que le cheval surchauffe. Cela se produit lorsque la chaleur que dégagent ses muscles ne parvient plus à être éliminée par la peau et la sueur. Petit à petit, la température interne du cheval s'élève. Cette fièvre d'effort peut-être suffisamment forte pur provoque un ensemble de dérèglements que l'on nomme "coup de chaleur".
Que faire ?
Le principal symptôme du coup de chaleur est une température rectale élevée
Le bon geste :
Rafraîchissante et hygiénique, la douche doit être réservée aux beaux jours. Le cheval l'apprécie si l'on sait éviter certaines erreurs. il est tentant de résoudre les problèmes de pansage par un bon coup de jet mais la douche doit être consommée avec modération.
1- avant de commencer la shampoing, brossez soigneusement la crinière et la queue avec un bouchon ou une brosse en soie. Démêler la queue mèche par mèche, en défaisant patiemment les noeuds pour ne pas casser ou arracher les crins. il n'y a qu'ainsi que votre cheval gardera une belle queue fournie et soyeuse.
2- Utilisez un shampoing spécial pour chevaux ou, à la rigueur un shampoing naturel et très doux, sans parfum. Versez-le dans un seau et allongez-le avec un peu d'eau tiède. Préparez une éponge. Mouillez votre cheval avec un jet sans pressions, ou bien en pluie, en commençant par les membres. Tout en faisant couler l'eau, frictionnez le poil de la main afin que l'eau pénètre bien. Cela masse aussi le cheval et atténue la sensation de froid.
3- Remontez doucement le jet sur les cuisses, les flancs et le dos, les épaules, puis sur l'encolure et la crinière en prenant soin de ne pas diriger le jet vers la face et les oreilles du cheval. N'oubliez pas le ventre, le poitrail et l'intérieur des cuisses. placez enfin le jet à la naissance de la queue, dirigé vers le bas, pour mouiller les crins sur toute leur longueur.
4- Prenez le seau et l'éponge et shampouinez vigoureusement le cheval sur l'ensemble du corps. rincez souvent votre éponge sous le jet avant de la retremper dans le shampoing pour qu'elle reste ainsi propre. Mouillez abondamment la crinière et frottez la base des crins. N'oubliez pas de nettoyer le cheval sous la queue, entre les cuisses, sous le ventre et entre les antérieurs - les ars et inter-ars. Frottez également le creux des paturons et l'arrière des jarrets.
5- Passez l'éponge sur la figure avec douceur en évitant le pourtour des yeux et des naseaux. Le shampoing pourrait piquer les muqueuses du cheval, qui ne se laisserait plus shampouiner par la suite. il est parfois préférable de se contenter de laver la tête à l'eau claire.
Pour finir, trempez la queue dans le seau de shampooing en remontant celui-ci de bas en haut, et lavez-la comme on lave les cheveux.
6- Rincez le cheval sur l'ensemble de son corps jusqu'à éliminer toute trace de shampoing. rincez lui la tête de préférence à l'éponge. "Essorez" ensuite le poil à l'aide d'un couteau de chaleur, sur les parties charnues seulement. Essuyez le ventre, le poitrail, la tête et les membres à l'aide d'une serviette éponge ou d'un autre chiffon absorbant propre. Essorez la queue en la balançant vigoureusement de part et d'autre comme un fouet.
7- Il faut bien sûr doucher le cheval que si la température le permet (22° au moins) et veiller à bien essuyer le cheval et ensuite le laisser au soleil avec une couverture éventuellement. Ne mettez pas un cheval encore mouillé à l'ombre ou dans un courant d'air.
Texte et quelques photos : fiches équitations, éditions Atlas